LES SÉQUELLES D’INJECTIONS INTRAMUSCULAIRES DE SELS DE QUININE
Paralysie sciatique après injection intra-fessière de Quinimax® mal exécutée. La marche est bien sûr très perturbée..…
L’injection intramusculaire de sels de quinine, qui est le traitement habituel de la crise de paludisme chez l’enfant, peut être à l’origine de complications graves. L’injection dans la fesse, faite trop près du nerf sciatique, peut provoquer une paralysie partielle définitive du nerf sciatique, avec une déformation du pied très invalidante.

Cette jeune fille a eu une injection intramusculaire dans la fesse gauche à l’âge de 5 ans.
A 15 ans on voit la destruction de la hanche sur la radiographie.…
Il existe un raccourcissement du membre inférieur d’environ 8 cm, compensé par une marche sur la pointe du pied.
Parfois l’aiguille est poussée trop profondément dans la fesse, et l’injection est alors faite non pas dans le muscle mais dans l’articulation de la hanche, qui est située devant le muscle fessier. Elle provoque alors une nécrose de la tête du fémur et du cartilage de croissance du fémur. L’articulation s’enraidit, parfois en attitude vicieuse ; la cuisse se raccourcit progressivement ; la marche devient douloureuse.
Ces séquelles sont définitives, et malheureusement il n’existe pas de traitement palliatif que l’on puisse proposer, notamment en terre africaine.





Chez les petits enfants et les nourrissons, l’injection est souvent faite dans la cuisse, provoquant alors une rétraction du muscle et le genou devient complètement raide. L’enfant ne peut plus plier le genou ; cela est grave dans un pays où l’on s’assied le plus souvent par terre, et devient très handicapant si les deux cuisses sont atteintes.


Le genou gauche est totalement raide en extension complète, après injection de Quinimax® dans la face antérieure de la cuisse.
Ces séquelles deviennent actuellement un vrai problème de santé publique : lors d’une récente mission à Berbérati (Mars 2010), elles représentaient 17% des enfants vus en consultation, et un tiers des enfants opérés ! On peut améliorer l’état de l’enfant en opérant ces séquelles, mais au prix d’une rééducation longue, et sans guérison vraiment complète.
Or c’est une pathologie purement iatrogène, qui pourrait être totalement évitée si les directives ministérielles étaient respectées (les injections intramusculaires sont actuellement officiellement interdites…).
LES SÉQUELLES D’INJECTIONS INTRAMUSCULAIRES DE SELS DE QUININE - EN SAVOIR PLUS

Juvénal est âgé de 10 ans ; il présente des séquelles d’une injection de Quinimax® dans la fesse, qui a entraîné une paralysie du nerf sciatique.…
L’injection intra fessière faite trop près du nerf sciatique peut provoquer une paralysie partielle du nerf sciatique, qui est définitive, avec une paralysie des muscles releveurs et des valgisants, mais avec le plus souvent conservation des muscles varisants et du triceps, entrainant une déformation du pied en varus.




Le genou gauche est totalement raide en extension complète, après injection de Quinimax® dans la face antérieure de la cuisse.…
L’opération consiste à décoller le muscle en totalité pour récupérer la flexion.
En cas de pied varus, l’opération consiste 1) à corriger la déformation en agissant sur les tissus mous ou sur les os selon l’âge, et 2) à réanimer les muscles valgisants qui sont paralysés en transposant en dehors le tendon du muscle jambier postérieur.




En cas de raideur du genou, on réalise une désinsertion large du quadriceps ; mais c’est une opération qui peut être hémorragique, (un bistouri électrique est nécessaire) et une rééducation longue est nécessaire.

Mais même après une opération bien réalisée, les résultats ne sont que rarement parfaits ; le muscle qui est transposé perd un peu de sa force, et il ne parvient à relever le pied que de façon incomplète ; en cas de libération du genou, il est fréquent que l’on voit persister une limitation de l’amplitude articulaire.

Pauline avait un genou totalement raide à la suite d’une injection de Quinimax® dans la cuisse
La voici un an après l’opération avec une amplitude articulaire quasi-normale. On voit la taille de l’incision qui a été nécessaire.

Or c’est une pathologie purement iatrogène, qui pourrait être totalement évitée si les directives ministérielles étaient respectées (les injections intramusculaires sont actuellement officiellement interdites…).

Les résultats de cette chirurgie ont fait l’objet d’une publication (
Le traitement des séquelles d’injections intramusculaires de sels de quinine en milieu africain. M. ONIMUS, L. BRUNET, A. GAUDEUILLE, A. ISSA MAPOUKA, Med Trop 2007 ; 67 : 267-273).

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