LA FORMATION LOCALE

LA FORMATION DES MÉDECINS
L’intervention est réalisée par le médecin de l’hôpital
Durant de nombreuses années, les missions chirurgicales ont été résolument tournées vers la formation du personnel local.
Les médecins ou TSS (Techniciens Supérieurs de Santé) ont participé étroitement aux consultations ; ils ont fait les bilans des enfants, ont posé les indications opératoires, et ont réalisé eux-mêmes plusieurs opérations, sous notre contrôle.
Certains nous ont accompagnés à plusieurs reprises dans des missions successives pendant plusieurs années.
L'enfant est examiné ; le bilan fonctionnel évalue les déformations et les possibilités de marche, et permet de décider le programme thérapeutique

Cependant avec le recul il faut reconnaitre que le bilan de cette formation est décevant, et actuellement pratiquement aucun de ces médecins ne continue à opérer par lui-même des enfants handicapés…
Il faut dire qu’il est un peu illusoire de vouloir réaliser en quelques semaines une formation qui demande plusieurs années en France…
De plus les opérations sont beaucoup plus coûteuses pour les familles quand l’opération est réalisée par le médecin local ; pour éviter cela, l’ACMC a essayé de mettre sur pied un projet d’envoi de « dotations » en matériel consommable permettant d’opérer quelques enfants ; mais ces tentatives n’ont pas été concluantes…

Barthélémy en pleine action à Bossembélé.
Si la formation des chirurgiens n’a pas été vraiment concluante pour de multiples raisons, nous avons quand même la satisfaction de travailler maintenant régulièrement avec un anesthésiste centrafricain, Barthélémy. Il a un diplôme de Technicien Supérieur en anesthésie-réanimation, et il est affecté au service de chirurgie infantile du Complexe Pédiatrique à Bangui.

Barthélémy participe maintenant aux missions chirurgicales, et il a commencé à remplacer nos anesthésistes habituels, ceux qui nous accompagnent depuis longtemps (Carole, Sébastien, Stéphanie…). C’est pour nous un plaisir, car il est parfaitement sécurisant, et il s’est très bien intégré à l’équipe…

LA FORMATION DES RÉÉDUCATEURS
En 2010, l’ACMC a mis sur pied un projet de remise à niveau des rééducateurs centrafricains qui travaillent dans les différents centres de rééducation, en province ainsi qu’à Bangui au Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs (CRHAM), à l’Association Nationale de Rééducation et Appareillage Centrafricaine (ANRAC), et dans les différents hôpitaux de la capitale. Tous ces rééducateurs sont des partenaires directs de l’ACMC lors des missions chirurgicales, et nous sommes très attentifs à leurs compétences.

La formation de la plupart de ces rééducateurs a été effectuée à Bangui par Handicap International dans les années 1990, et elle a été centrée surtout sur les séquelles de poliomyélite, encore très fréquentes à cette époque. Ces séquelles ont actuellement pratiquement disparu, mais il persiste de nombreuses autres causes de handicaps dont la prise en charge est mal connue des rééducateurs : notamment malformations congénitales (pied bot varus équin, fissures labiopalatines…), séquelles iatrogènes d’injections intramusculaires avec paralysie sciatique, et surtout séquelles d’affections neurologiques (souffrance cérébrale néo ou périnatale, neuropaludisme, méningites, séquelles de traumatismes médullaires…).

L’entrée du CRHAM à Bangui
L'ACMC a donc mis sur pied un cycle de remise à niveau des rééducateurs en 2010 et 2011, et qui s'est déroulé au CRHAM à Bangui. La première session, programmée en Octobre 2010, a rassemblé plus de 40 participants. Elle a été centrée essentiellement sur une remise à niveau générale en rééducation fonctionnelle et kinésithérapie, et sur la formation à la rééducation neurologique et les techniques de communication verbale et non verbale. La seconde session s'est déroulée en Juillet 2011; elle a rassemblé une vingtaine de participants. Le thème général du stage était « Le dossier », avec plusieurs orientations (bilan, plan de rééducation, préparation à la chirurgie...). Un accent particulier a été mis sur l'importance de la relation soignant-patient, souvent trop négligée. Enfin ce stage a été très orienté vers les techniques de communication, et notamment sur les techniques de communication non verbale.



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