La pathologie prise en charge a beaucoup évolué depuis 1983. Alors qu’initialement il s’agissait essentiellement de séquelles de poliomyélite antérieure aigue, on observe actuellement des séquelles de lésions beaucoup plus variées : séquelles de brûlures des membres, malformations congénitales, séquelles de lésions traumatiques ou d’infections osseuses, séquelles d’injections intramusculaires de sels de quinine, déformations diverses…
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L’anesthésie se fait souvent à la lampe frontale…
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Les bilans préopératoires sont essentiellement cliniques ; les radiographies ne sont réalisables qu’à Bangui ou dans quelques villes principales, comme Berbérati ou Bangassou, et elle sont le plus souvent difficilement interprétables. Les conditions opératoires sont précaires (pas d’intubation, pas d’oxygène, pas d’aspiration, pas de bistouri électrique, pas de transfusion sanguine…).
Les anesthésies sont réalisées avec les produits que l’on trouve sur place et elles sont faites selon les protocoles locaux: pour les petits enfants, anesthésies générales avec Diazépam, Kétamine, Atropine, complétées chaque fois que cela est possible par une anesthésie loco-régionale caudale ; nous avons élargi les indications d’anesthésie caudale à des enfants plus âgés, jusqu’à l’âge de 10 ans ou parfois même 12 ans, sans incident et avec une efficacité identique à celle observée chez les plus petits. Chez les plus grands, la rachi-anesthésie est utilisée chaque fois que cela est possible. La plupart des opérations sont effectuées sous hémostase temporaire par garrot élastique (bande d'Esmarch).