EN 2008 NOUS AVONS FÊTÉ LES 25 ANS DES MISSIONS POLIO

Docteur Michel Onimus

Depuis ces 25 ans, la pathologie a beaucoup changé en Centrafrique: les séquelles de poliomyélite représentaient environ 75% à 80% des cas des enfants examinés et opérés en 1983; actuellement elles ne représentent plus que 3% à 5% des patients, et encore il s'agit de séquelles anciennes chez des adolescents qui ont été atteints par la maladie plusieurs années auparavant.
Actuellement, les enfants pris en charge présentent une pathologie plus variée: il s'agit le plus souvent de séquelles de malformations congénitales (surtout pied bot varus équin), qui représentent près de 20% des cas, de séquelles de traumatismes (fractures) ou d'infections osseuses (près de 20%), de séquelles de brûlures des membres (environ 15% des cas). On observe également de très nombreuses séquelles d'injection intramusculaire de Quinimax, qui est le traitement habituel de l'accès de paludisme chez l'enfant.

Ces dernières séquelles sont en augmentation constante ; elles ne représentaient que 5% des cas dans les années 1995 ; le chiffre est passé à environ 10% dans les années 2000 et il avoisine actuellement 20% des enfants examinés lörs de chaque mission. Il s'agit de séquelles invalidantes, avec déformation du pied due a une paralysie du nerf sciatique. Or ces séquelles pourraient être totalement évitées par une bonne technique d'injection, ou en administrant la quinine par voie orale ou rectale, ou encore en utilisant l'artemisine ou ses dérivés.

On observe également souvent d'importantes déformations des membres inférieurs, en varus ou en valgus, qui sont vraisemblablement d'origine carentielle, liées à une alimentation trop exclusivement à base de manioc ; or un régime de manioc exclusif, donc essentiellement à base d'hydrates de carbone, non complété par un apport en protéines, semble compromettre la croissance et le développement de l'enfant, et être responsable de rachitisme. Ces déformations s'observent dans environ 15% des cas.
Ceci va de pair avec la mauvaise situation socio-économique que connaît actuellement le pays.

Ci-dessous, quelques images souvenirs de ces années:

Mission chirurgicale


En 1983,nous avons profite d'un transport par hélicoptère (l'armée française était alors présente en RCA)...
De même en 1984 et 1985, nous avons pu être transportes en Transall (grâce à l'Armée française)

A quelques reprises nous avons utilise l'avion des diocèses de Bambari-Banbassou
Mais le plus souvent nous voyageons par la route


Au début les missions chirurgicales étaient complétées par une mission de kinésithérapeutes durant deux ou trois semaines; ces missions avaient lieu environ un mois après la mission chirurgicale.
Ces missions sont progressivement devenues moins utile avec la formation locale de rééducateurs et d’appareilleurs Centrafricains

Une des missions chirurgicales les plus importantes a été celle de 1989 à Bangui où l’on a inauguré le pavillon de pédiatrie construit par la France (Fondation France-Libertés)





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