LA MISSION CHIRURGICALE D'AOUT 2018

Docteur Michel Onimus

Mgr AGUIRRE en 2008, lors de l’anniversaire de Daniel....
Cette mission s’est déroulée à Bangui ; elle faisait suite à une mission réalisée en Juin 208, durant laquelle nous avons vu beaucoup de patients en consultation car la mission avait été annoncée sur la radio locale, et une quarantaine d’adultes se sont présentés ; il s’agissait surtout de séquelles d’AVC avec hémiplégie et de quelques cas de séquelles de traumatismes des membres.

Chez les enfants, nous avons vu comme d’habitude beaucoup de pieds bots congénitaux et de séquelles d’injections intramusculaires de Quinimax ; nous avons également vu quelques séquelles de tuberculose vertébrale (mal de Pott) ; nous avons également vu deux cas de séquelles de poliomyélite antérieure aigüe chez des enfants âgés d’une dizaine d’années, séquelles que l’on ne voyait pratiquement plus depuis le début des années 2000.


En Juin 2018, nous avons eu la surprise et la joie de rencontrer Mgr Jose AGUIRRE, l’évêque de Bangassou où nous avons effectué plusieurs missions depuis 2008.
... et dans sa fonction épiscopale.

Il est venu nous voir un soir au centre d’accueil. Il nous a longuement parlé de la situation à Bangassou ; y aller par la route est pratiquement impossible à la fois à cause de l’état de la piste et à cause de l’insécurité qui règne sur la route, et on ne peut se rendre à Bangassou que par avion.

Depuis de nombreux mois la population musulmane de Bangassou est réfugiée dans l’enceinte du petit séminaire, et est quotidiennement menacée par les « anti-balakas » ; ceux qui s’aventurent hors de l’enceinte du petit séminaire risquent fort d’être attaqués et tués. Mgr Aguirre est quotidiennement menacé de mort par les anti-balakas qui lui reprochent de protéger les musulmans, et les musulmans eux-mêmes lui reprochent de les garder prisonniers dans le petit séminaire...

Situation inextricable... Mgr Aguirre est maintenant secondé par un évêque auxiliaire que nous connaissons bien ; c’est le Père Jesus, combonien comme Mgr Aguirre, que nous avons connu à Mongoumba.
Le personnel du CHRAM : de haut en bas et de gauche à droite : Natacha (secrétaire), Sœur Grâce (rééducatrice), le gardien, Eulalie (rééducatrice), Yvon Martial (opérateur social), Sœur Merveille (directrice), Nadine (rééducatrice), Cynthia (agent de surface), Marina (rééducatrice), Giscard (chauffeur).
Lors de la mission du mois d’Août, nous avons eu quelques surprises :

●  le changement de personnel au CRHAM avec le départ de Timoléon, kinésithérapeute, et d’Oscar, rééducateur, tous deux intégrés dans la fonction publique.
Sœur Merveille, la Directrice du centre, a recruté deux nouvelles rééducatrices, et l’équipe est actuellement totalement féminine, ce qui nous semble un gage de qualité pour l’accueil des patients et pour le travail effectué...

●  Le départ probable de Sœur Léontine, qui sera remplacée par Sœur Clotilde, rééducatrice spécialisée.
Nous aurons du mal à nous passer de Sœur Léontine, qui prend en charge de très nombreux enfants handicapés, surtout par des séquelles de souffrance cérébrale néonatale, et l’annonce de son départ a été une vraie douche froide...
Mais rien n’est vraiment durable, et peut-être l’arrivée de Sœur Clotilde va-t-il permettre d’amplifier encore le très beau travail réalisé par Sœur Léontine

●  Le départ définitif de Sœur Claude Agnès et de Sœur Thérèse;
c’étaient de vieilles connaissances à Bangui; on les rencontrait presque quotidiennement, elles nous ont rendu d’innombrables services, et elles vont beaucoup nous manquer dans notre vie quotidienne...

●  Le changement de l’équipe chirurgicale expatriée au Complexe pédiatrique.
L’ONG Emergency, qui était sur place depuis 2014, est maintenant remplacée par l’ONG Medici con l’Africa, avec laquelle nos relations sont beaucoup plus cordiales qu’auparavant; nous avons pu échanger et discuter avec le chirurgien et même opérer ensemble


Durant cette mission, nous avons examiné 96 consultants et en avons opéré 23.
Le nombre de complications après injections de Quinimax mal exécutées est inférieur à 10% des cas examinés, alors qu’il était proche de 20% lors de nos missions précédentes.
Par contre nous avons été frappés par le nombre relativement important de séquelles de tuberculose vertébrale (mal de Pott) qui représentent plus de 7% des consultants ; cette atteinte est potentiellement grave car elle entraine une cyphose angulaire qui peut se compliquer de paraplégie complète pas toujours régressive, même sous traitement médical spécifique.
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