LA MISSION CHIRURGICALE DE SEPTEMBRE 2012

Docteur Michel Onimus

En Septembre 2012 nous avons effectué une courte mission d’une semaine à Bangui, qui restera mémorable car c’était la 60ème mission chirurgicale de l’ACMC! Nous n’avons pas emmené d’anesthésiste et c’est Barthélémy qui a parfaitement fait toutes les anesthésies au Complexe pédiatrique ; nous avons opéré une matinée à l’hôpital communautaire avec Jean Marie comme anesthésiste. Tous deux sont très fiables et nous travaillons avec eux en parfaite sécurité.
La petite Awacef est âgée de 16 mois ; la voici en fin de traitement selon la méthode de Ponseti, avec ses plâtres postopératoires.
Nous avons opéré 20 patients, dont 2 pieds bots congénitaux qui avaient été préalablement traités selon la méthode de Ponseti, avec des réductions successives par plâtres ; les plâtres avaient été réalisés au CRHAM par Sœur Sonia, rééducatrice, aidée de Timoléon, kinésithérapeute, et la correction du varus était tout à fait satisfaisante ; nous n’avons eu à faire que le dernier temps, c’est-à-dire un simple un allongement du tendon d’Achille qui a permis de corriger l’équinisme et d’immobiliser les pieds en bonne position.

Nous essayons de développer cette méthode de traitement, qui n’est pas agressive, qui est sans danger, mais qui demande une bonne coopération de la part des familles durant toute la première année de la vie, et c’est là son point faible, car celles-ci se lassent rapidement de la longueur du traitement…
Comme lors des missions précédentes, nous avons observé de très nombreuses séquelles d’injection intramusculaire de Quinimax, qui représentent 25% des enfants vus en consultation. Malgré l’interdiction officielle de cette pratique, les chiffres restent très élevés… La chirurgie permet de corriger au moins partiellement ces séquelles ; cependant les résultats ne sont pas toujours excellents, en particulier dans les cas de raideur du genou, pour lesquels il faut faire une désinsertion très large du muscle quadriceps ; les suites sont parfois compliquées par une suppuration qui retarde la cicatrisation et qui compromet la rééducation. Plus grave est l’injection faite trop profondément dans la fesse, car le produit est alors injecté dans l’articulation de la hanche, et il entraîne une nécrose de la tête du fémur qui est définitive, et qui est responsable d’un raccourcissement de la cuisse, d’un enraidissement et de douleurs de l’articulation, pour lesquelles on ne peut rien faire.
Le centre d’accueil comprend 4 bâtiments construits autour d’une grande cour. On voit à droite un bâtiment de chambres et à gauche l’aile administrative.
Nous avons été hébergés comme habituellement au Centre d’accueil des missions, que nous avons retrouvé avec plaisir. Sœur Amandine et Sœur Charité nous ont accueillis très chaleureusement ; Sœur Béatrice a quitté le centre pour Assise en Italie.
Le Centre d’accueil est pour nous un important lieu de rencontres, où nous croisons d’autres missionnaires ou volontaires. C’est grâce au Centre d’accueil que nous avons programmé plusieurs missions chirurgicales à la suite de rencontres avec telle ou telle sœur qui s’occupait d’enfants handicapés; c’est au centre d’accueil que nous avons connu des ONG qui ont une action remarquable sur le terrain, comme IMOHORO; c’est au centre d’accueil que nous avons des nouvelles des différents centres où nous travaillons, et parfois des nouvelles d’enfants opérés…
Nous apprécions les discussions avec les autres résidents pendant les repas du soir, et les moments de détente en fin de journée, devant une bière fraîche…
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