LA MISSION CHIRURGICALE DE DECEMBRE 2011

Docteur Michel Onimus

Cette mission a été la 56ème mission chirurgicale organisée par l’ACMC. Elle s’est déroulée sur deux semaines, à Berbérati et à Bangui. Parmi les faits marquants de cette mission, on peut citer :

●  La présence de Maximo et de Fernando, tous deux chirurgiens orthopédistes, avec lesquels nous avons déjà opéré à Bangassou, Alindao et Bangui. Nous avons passé avec eux deux semaines inoubliables, à cause de leur amitié, et à cause du chorizo et autres jambons qu’ils avaient apporté d’Espagne…
Nous avons opéré avec eux quelques patients adultes, notamment à Bangui : une pseudarthrose ancienne de l’humérus, un cal vicieux de l’avant bras, une ankylose de hanche en attitude vicieuse… Tout s’est bien passé. Les anesthésies ont été parfaites avec Carole.

●  La participation de Francesca à la mission. Francesca est médecin pédiatre ; elle est volontaire laïque, depuis quelques mois en poste à l’hôpital de Bossentélé. Elle est venue avec nous pour découvrir la chirurgie orthopédique de l’enfant, et pour en apprendre les bases ; peut-être que dans l’avenir elle pourra réaliser elle-même les opérations les plus simples, et plus tard même prendre en charge les missions chirurgicales…
Nous avons été très heureux de sa présence, car c’est peut-être la relève ! Elle s’est parfaitement intégrée à l’équipe et a suivi assidument toute l’activité.

Un temps fort, mais banal, du voyage Bangui-Berbérati : la panne du système hydraulique de l’embrayage…
Nous étions très nombreux, et on s’est relayé dans le coffre (enfin, surtout Maximo, Fernando et Daniel…). A droite, voici Francesca.


La pause après le déjeuner : petit cigare entre Maximo, Fernando et Daniel.
Comme d’habitude, nous avons beaucoup travaillé: nous avons vu 171 patients en consultation, et nous en avons opéré 38 ; c’est un beau score, car nous n’avons eu que 9 jours de travail effectif si on considère les jours de voyage, les Dimanche…

De nouveau nous avons été choqués par le nombre très (trop !) important de séquelles d’injections intramusculaires de Quinimax (le traitement habituel de l’accès palustre chez l’enfant) : 17% des consultations, et 36% des cas opérés…
Il faut dire que l’injection a un effet "magique" que n’ont pas la tisane d’Artemisia annua ou autres comprimés à base d’artémisine, et surtout que c’est le traitement le moins onéreux, et toujours disponible… Mais quand même cette pathologie reste scandaleusement fréquente…
Et de nouveau nous avons noté un nombre important de séquelles d’ingestion de manioc mal préparé qui reste toxique (la maladie du Konzo): 10 % des consultants vus à Berbérati.
’L'entrée du centre de rééducation de Berbérati. Le centre a été construit sur un projet de l’ACMC en 1991 ; il a été agrandi et amélioré par les Sœurs de la Charité qui lui ont donné son nom et en ont la gestion depuis 1997.
PS: "Talitha, koum" signifie en araméen "petite fille, lève-toi!"
Enfin à Bangui nous avons rencontré la communauté des Sœurs de Saint Joseph de Cracovie, qui ont repris la direction et la gestion du CRHAM, avec Sœur Damiana, Directrice, et Sœur Merveille, infirmière. Nous avons également rencontrée l’Ambassadeur de l’Ordre de Malte en République Centrafricaine.

Le Centre de Rééducation prend maintenant un nouvel essor, et son avenir semble désormais plus assuré, avec une équipe de rééducateurs renforcée par Sœur Sonia, et avec le soutien de l’ACMC et des Œuvres Hospitalières Françaises de l’Ordre de Malte. Nous en sommes très heureux, car le CRHAM est notre partenaire à Bangui, avec lequel nous travaillons régulièrement.

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