LA MISSION CHIRURGICALE AOUT 2010

Docteur Michel Onimus

Cette mission chirurgicale s’est étalée sur deux semaines, du 3 au 17 Aout 2010. Elle s’est déroulée à Bossembélé et à Bangui. C’était la première expérience de Sébastien, infirmier anesthésiste, qui s’est immédiatement parfaitement intégré à l’équipe.

Le centre de rééducation de Bossembélé
Bossembélé possède un centre de rééducation bien équipé, dans lequel nous avons déjà effectué 8 missions chirurgicales, mais dont le rééducateur, Simon Boniface, est décédé il y a quelques mois ; il a été remplacé pour la période de la mission par Barthélémy, rééducateur à la Safa Loko, que nous connaissons bien et que nous apprécions pour son efficacité et sa dextérité en rééducation.
Le dîner des enfants pris en charge pour dénutrition au centre de rééducation de Bossembélé
La photo du départ de Bossembélé, avec Sœur Elisabeth au premier rang et Sébastien debout à l’arrière
Nous avons examiné 36 enfants au centre de rééducation de Bossembélé, et nous en avons opéré 19 au centre de santé de Bossembélé, avec l’aide du Médecin-chef du Centre. Dix parmi les enfants vus en consultation (soit près de 30%) présentaient un tableau clinique évoquant des séquelles de maladie du Konzo, c’est-à-dire une intoxication par du manioc insuffisamment rouï et contenant encore du cyanure, ce qui provoque une paralysie spastique irréversible des membres inférieurs.
Ceci s’observe chez des enfants dénutris et carencés en protéines soufrées, et c’est donc une maladie liée directement à la pauvreté et à la précarité socio-économique. Les paralysies sont définitives et la prise en charge, même chirurgicale (nous avons opéré 7 de ces enfants) n’apporte qu’une amélioration modérée des possibilités de marche.
Cette maladie s’observe surtout en province (nous en avions également observé de nombreux cas à Berbérati durant la mission de Février-Mars 2010). Le grand nombre de cas que nous avons observé donne une idée de la médiocrité persistante des conditions socio-économiques en Centrafrique.
Pour lutter contre cette situation, le centre de rééducation a développé une prise en charge des enfants malnutris de la région.
L’entrée du CRHAM (Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs) de Bangui
A Bangui, nous avons consulté au Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs (CRHAM). Au total nous avons examiné 75 enfants à Bangui. Parmi ceux-ci 16 présentaient des séquelles d’injections intramusculaires de Quinimax, soit 21% des consultants.
Ce chiffre reste scandaleusement élevé, malgré les directives émanant du ministère de la santé centrafricain, qui interdisent les injections intramusculaires chez l’enfant…
Là encore, la pauvreté endémique explique que, en cas de crise de paludisme, les familles font appel aux traitements les moins onéreux, c’est-à-dire… la quinine en injection intramusculaire.


A signaler également 4 plaies chroniques de jambe, pour lesquelles nous avons essayé un traitement par artémisine en pommade.
Nous avons opéré 12 enfants, au Complexe Pédiatrique et à l’Hôpital Communautaire.

De plus, durant notre séjour, nous avons finalisé la préparation du stage de remise à niveau des rééducateurs centrafricains, organisé par l’ACMC au CRHAM, et qui se déroulera du 28 Octobre au 9 Novembre 2010.

Nous avons également eu de nombreux contacts pour essayer d’assurer l’avenir du CRHAM. Le centre de rééducation de Bangui est en effet une structure très importante pour l’ACMC, puisque c’est là que sont hospitalisés et rééduqués tous les enfants que nous opérons à Bangui. Enfin nous avons préparé la prochaine mission chirurgicale, programmée du 10 Novembre au 2 Décembre 2010 à Bangassou, Alindao et Bangui.
D’autres missions ultérieures ont été prévues à Mongoumba, Dékoa, Bria et Bangui.
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